Mieux vivre sa sensibilité

« Une grande sensibilité signifie que vous percevez et observez beaucoup de choses qui se passent autour de vous. Vous êtes conscients des énergies qui flottent, des pensées et des humeurs qui vous entourent, même si vous n’êtes pas capables de les nommer. Vous les ressentez comme si elles étaient vôtres.
Cette sensibilité ne serait pas un problème si les sentiments et les énergies des autres ne faisaient que vous traverser. Vous en seriez conscients tout en étant transparents. La grande sensibilité devient un problème lorsque l’on retient les énergies que l’on perçoit. Elles deviennent alors un fardeau. Cela se passe souvent de façon inconsciente. Vous n’êtes pas conscients que vous portez les humeurs et les pensées des autres autour de vous dans votre champ énergétique.
Le problème, en fait, n’est pas votre sensibilité, mais la tendance souvent inconsciente d’absorber les énergies des autres et de les considérer comme vôtres. Souvent, vous ne faites pas de distinction entre leur énergie et la vôtre. Le problème est que vous n’êtes pas conscients de ce qu’il se passe lorsque vous absorbez les énergies d’autres personnes.
Vous avez besoin de la qualité masculine du discernement pour mettre de la distance entre vous et cette énergie qui n’est pas la vôtre. C’est difficile pour beaucoup d’entre vous. Souvent, vous absorbez l’énergie négative des gens qui sont autour de vous et vous commencez à leur tendre la main. Vous plongez directement dedans, en voulant soulager la peine des autres, en voulant les sauver. À ce point, vous commencez à être déséquilibrés. Vous donnez de votre énergie, et vous ne réalisez pas que ce que vous faites ne profite à personne. En entrant trop en empathie, en sympathisant trop, vous abaissez votre vibration énergétique : plutôt que de résoudre et élever ces énergies négatives, vous commencez à vibrer à leur pulsation.
Il y a une grosse différence entre le fait de ressentir l’énergie et celui de capter l’énergie. Le fait de capter est ce qui vous cause du souci. Pourquoi cela se passe-t-il si facilement ? Pourquoi absorbez-vous si facilement les humeurs négatives des autres ? Et pourquoi est-ce si difficile de rester centrés et enracinés alors que vous percevez de la souffrance ? Cela fait partie de l’éveil global du centre cardiaque en ce temps que les gens fassent plus attention les uns aux autres et commencent à ressentir leur unité sous-jacente. C’est très beau et naturel.
Mais l’épuisement dû à votre grande sensibilité a aussi une autre cause qui remonte à votre enfance. La plupart d’entre vous sont nés plus sensibles que leurs parents, plus avancés qu’eux, en ce sens que leur cœur était déjà plus ouvert que le leur à leur naissance. Il vous était facile de ressentir la peine émotionnelle des autres, mais vous n’étiez pas éduqués pour gérer cela. Vous avez trouvé un moyen de gérer cette peine en devenant leur chevalier, au lieu du vôtre. Vous vous êtes consacrés à eux, vous avez pris leurs fardeaux, souvent inconsciemment. En souffrant avec votre papa, votre maman, votre famille, vous aviez l’impression d’alléger une partie de la charge. C’était souvent la seule façon pour vous de vous connecter émotionnellement à votre entourage. Pour créer ce lien et résoudre le chaos, vous avez dû abaisser votre vibration énergétique.
C’est ainsi que vous avez pris l’habitude de trop donner de vous-mêmes aux autres. En tant qu’adulte, naturellement vous ressentez la douleur et le chagrin des autres, et vous vous présentez comme celui ou celle qui résout leurs problèmes. C’est souvent devenu votre seule façon de vous relier en profondeur avec les autres. Silencieusement, vous espérez recevoir leur amour et leur reconnaissance en retour. Pendant votre enfance, cette façon d’être en relation avec les autres est devenue votre mécanisme de survie émotionnelle. L’alternative étant l’isolement et le désespoir. En tant qu’adulte, cependant, cela crée des relations déséquilibrées qui, à la fin, vous rendent malheureux. En rendant votre énergie disponible de cette façon, vous réprimez vos désirs et vos souhaits. La sensibilité équivaut pour vous à la privation et à l’épuisement. Voilà comment l’énergie angélique présente de façon si pure dans l’enfant se transforme en fardeau en grandissant. Certains d’entre vous souhaiteraient à présent éteindre leur sensibilité accrue et leur empathie, car elles vous volent votre énergie vitale.
Toutefois, le problème n’est pas la sensibilité elle-même. C’est l’habitude de trop donner qui vous bloque. Il y a un moyen d’utiliser votre sensibilité pour qu’elle puisse vous servir plutôt que vous affaiblir. Vous avez l’habitude d’employer ce don pour les autres, il est nécessaire que vous appreniez maintenant à l’employer pour vous. Vous devez vous approprier votre chevalier (votre partie masculine) et le relier à votre ange intérieur (votre partie féminine). Votre chevalier est là pour la protéger et créer de fermes limites autour de vous si nécessaire.
Observez les croyances qui vous empêchent de vous focaliser sur vos besoins et vos désirs. Ce sont peut-être des croyances du genre : « Il faut que je sois là pour les autres, je ne peux pas les laisser tomber, ce n’est pas spirituel de me faire passer en premier. » Ou bien : « Il faut que je sois gentil(le) et accommodant(e) pour être aimé(e) et accepté(e) ». De telles croyances sont à réviser. Est-ce réellement non-spirituel de rester équilibré et calme au milieu de la négativité et de la souffrance ? Est-ce que les autres vont vous rejeter si vous osez vous affirmer et que vous leur dites ce dont vous avez besoin et ce que vous désirez ? Vraiment, le problème n’est pas votre grande sensibilité, mais bien les fausses croyances obsolètes auxquelles vous vous accrochiez enfant pour survivre émotionnellement.
Vous pouvez mettre cela en pratique de la façon suivante : pensez à une personne qui est importante pour vous. Nous allons observer l’échange d’énergie entre vous. Imaginez-vous en face de cette personne, une rose rouge dans vos mains. La rose est belle, épanouie. Elle représente votre vitalité, votre élan vital et votre force de vie. Tenez cette rose en face de votre plexus solaire, près de votre estomac. Imaginez maintenant que vous donnez cette rose à l’autre personne. Vous partagez votre passion, votre énergie, votre être, avec elle. Voyez si elle accepte votre don et regardez comment elle le traite. Qu’arrive-t-il à cette rose quand l’autre personne la reçoit ?
Si l’échange est élevant et plein d’énergie, vous allez remarquer que l’autre personne reçoit la rose avec enthousiasme et gratitude. Remarquez alors comme sa réaction vous fait du bien. Voyez ce qu’elle vous donne en retour. Imaginez que vous recevez une fleur de sa part. Comment vous sentez-vous ? Est-ce un échange égal ? Si vous avez l’impression que votre rose se flétrit lors de l’échange, il est important d’examiner si vous souhaitez encore la donner à cette personne. Observez s’il y a de la peur en vous. Avez-vous peur de perdre l’appréciation de l’autre si vous arrêtez de donner ? Êtes-vous capable de décider de retirer la rose et de suivre votre chemin ? Décider d’arrêter de donner trop est un acte de sagesse. Être très sensible et vivre selon le cœur n’a rien à voir avec le fait de donner sans fin. Il s’agit plutôt d’être ouvert et réceptif, en ayant la main sur l’épée du discernement – l’ange et le chevalier remplissent alors leurs rôles respectifs. »
Tiré du livre « Vivre selon le coeur - Messages de la conscience christique » - Canalisation de Marie, par Pamela Kribbe
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