MORT ET RENAISSANCE

« Goodbyes are only for those who love with their eyes; for those who love with heart and soul, there is no separation » Rumi
Lâcher le contrôle... accueillir.
Cette Pleine Lune du 13.10.19 m’a plus que jamais amenée à l’expérimenter.
C’est bien beau de le dire, de l’écrire... Mais comment est-ce qu’on réagit quand la vie nous confronte à notre plus grande peur?
Dimanche 13.10, j’étais en train de préparer ma valise. Dans quelques heures, je m’envolerais avec mon homme en Égypte. Je le sentais bizarre depuis le matin. Je sentais, percevais quelque chose qui n’allait pas. J’hésitais à lui en parler. Je prends l’application Intuition de Lulumineuse et je lis: "parle à cette personne".
Alors, je vais au salon. Je lui demande ce qu’il ressent. Et là, dans ses yeux, j’ai su. J’ai su que c’était terminé. Cinq ans de relation, et on était à la fin d’un cycle. Il n’avait même pas besoin de me le dire... En fait, je le savais au fond de moi, mais je ne voulais pas voir...
Tellement de résistances, tellement de peurs. Ma plus grande peur au monde: être abandonnée... Aldo est un homme extraordinaire. Il a été un pilier, un socle pendant ces années de guérison et de reconstruction. Il a été d’une patience d’ange, à mes côtés tout du long. Il m’a apportée de la joie chaque jour, dans les périodes lumineuses comme dans les périodes sombres...
Et là, je sens, je sais. Et je sais qu’il a raison. Je sais à quel point c’est difficile pour lui aussi. Mais cela se fait presque malgré nous. Cette rupture se fait... à un autre niveau.
Nous pleurons. Beaucoup. Je ne me mets même pas en colère... ou si peu... Et ces vacances qui sont déjà payées et non-remboursables? Et je comprends que tout cela n’a pas d’importance. Que tout est Juste. Parfait, même. J’ai une semaine pour accueillir. Digérer. Pas de soins, pas de coachings... Juste moi et ma tristesse infinie.
Je vais me promener seule. J’entends mon âme, mes guides, peu importe... me murmurer que je peux tout dire, simplement exprimer ce qui est là.
Alors, en marchant sur ce chemin de terre, j’exprime. Je dis toute ma tristesse et ma peur, mon désespoir même. Je dis à quel point je voulais qu’Aldo soit le père de mes enfants, comme j’ai peur de me retrouver seule. Je comprends ça surtout, que je fais face à ma plus grande peur.
Être seule. Face à moi-même. Lorsque la même situation s’est déroulée il y a exactement 7 ans (mon ex-mari m’a quittée en octobre 2012), je sais à quel point j’ai perdu pied. J’ai été terrorisée, j’ai cru mourir et puis... je suis née à nouveau.
Je réalise que c’est une mort certes, mais surtout une renaissance. Que c’est la chance d’être enfin mon propre père, mon propre pilier. Que si cela arrive maintenant, c’est que je peux enfin guérir de cette blessure d’abandon. Que je peux enfin voir que... je me suffis à moi-même. Je sais que si ça arrive maintenant, c’est que je suis prête...
Et en même temps, je suis secouée par les sanglots. La petite Aude est terrifiée. Je me pose contre un arbre, j’écoute. Bref instant de paix et de calme dans ce tsunami émotionnel. J’entends le calme, je perçois le calme. Je comprends que je peux le choisir maintenant. Que je peux l’activer maintenant en moi. Non. Je ne suis pas prête. J’ai besoin de souffrir. Il faut que tout ça sorte.
Je regarde le sommet de l’arbre. Je ressens sa force. Je sens comme il me recharge. Il m’explique que j’ai cette force en moi aussi... Je doute à ce moment-là. Je me sens plus fragile que jamais, plus vulnérable que jamais.
Je continue à marcher. Et pendant les deux jours qui vont suivre, c’est ce que je vais faire. Marcher. Pleurer. Marcher. Être dans la nature. Accueillir.
Et puis, la deuxième nuit suivant la rupture, je ressens un déclic en moi. Je parle à mon âme toute la nuit. Cela m’est déjà arrivé auparavant, mais là, c’est d’une clarté, d’une limpidité. Tout est clair. Je comprends ce que nous avons nettoyé karmiquement avec Aldo. Dans une vie antérieure, j’ai été sa mère et l’ai abandonné. Dans cette vie, il a besoin d’acter la décision lui-même. De se faire assez confiance pour s’écouter. Ne plus se sacrifier pour moi, ni pour personne.
Et puis, je comprends que moi je dois « être quittée », ainsi j’ai une nouvelle opportunité de guérir ma blessure d’abandon. Suis-je abandonnée? Vraiment? Non. Personne ne peut m’abandonner. C’est moi qui me suis abandonnée beaucoup trop souvent. À chaque fois que je me suis jugée, que je ne me suis pas fait confiance... je me suis abandonnée. Et je sens un basculement. Comme si mon âme prenait place en moi. La personnalité a beaucoup moins d’espace. Je sais qui je suis. Je suis libre.
Je me lève forte et confiante. Je sais à quel point tout est Juste. Je vois réellement la perfection. Je regarde l’heure: 8h29. L’heure de ma naissance... Renaissance...
Comment puis-je avoir accepté aussi vite? Cela s’est passé il n’y a même pas 48 heures. J’ai vécu ma plus grande peur. J’ai fait face à ce qui me faisait le plus peur au monde. Il y a quelques mois, rien qu’à imaginer cette situation, je partais en crise de panique. Et je suis là, debout, vivante.
Nous parlons beaucoup avec Aldo. Nous pleurons. Nous échangeons. Nous nous entraidons. Je comprends que l’amour n’a pas de fin. L’amour est l’amour. Et je l’aimerai toujours. J’aurai toujours envers lui cette immense gratitude pour tout ce qu’il est et a été. Je vois à quel point nous nous sommes choisis pour avancer dans cette incarnation, nous aider à évoluer l’un l’autre. C’est magique. On en sort grandis lui comme moi.
Mais ce cycle se termine. Oui, il y a des pleurs. Oui, il y a de la tristesse. Oui, il y a de la colère. Mais je m’étonne moi-même. J’observe cette Aude qui pleure, et la console. J’accueille cette Aude qui a peur, et je la rassure. Je suis mon propre père. Je suis ma propre mère. Pour la première fois de ma vie, je comprends, non j’intègre dans tout mon corps que... je me suffis à moi-même.
La vie est un cadeau. Et derrière chaque épreuve se trouve une opportunité. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de souffrance. Cela ne veut pas dire que ce n’est pas difficile. J’ai pleuré, beaucoup pleuré. J’ai eu peur, j’ai eu très peur. Et il y aura encore probablement des vagues... Mais je ne suis plus dupe. Je sais qui je suis. Je suis connectée à l’amour. Et vivre la vie comme ça, c’est vraiment magique. Depuis cette Pleine Lune du 13.10, j’ai touché encore plus profondément à la Magie (l’âme agit) de la Vie. Tout est Juste. Tout est Amour.
Merci.
Aude
Photo @jose_francese (Instagram)
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